Lamia Gormit

Entre deux mondes, entre deux langues

Between two worlds, between two languages

Franco-algérienne vivant au Maroc, Lamia Gormit est passionnée de littérature. Elle a d’abord enseigné les Lettres avant de se consacrer à l’écriture. Elle anime des ateliers d’écriture d’Alger à Paris, puis à Rabat. Dans le Projet 99 Femmes Maroc, elle a participé aux ateliers d’écriture, à la traduction collaborative des monologues et à la composition de la pièce : un processus de création tout en transformations et déplacements littéraires qui font écho à son parcours personnel entre langues et cultures.

Franco-Algerian living in Morocco, Lamia Gormit is passionate about literature. She first taught Literature before devoting herself to writing. She leads writing workshops from Algiers to Paris, then to Rabat. In the Project 99 Women Morocco, she participated in the writing workshops in Rabat, the collaborative translation of the monologues and the composition of the piece: a creative process full of transformations and literary shifts that echo her personal journey between languages and cultures.

Lamia, tu es française, d’origine algérienne, et tu vis aujourd’hui au Maroc avec ton mari. Ces déplacements ont commencé dès l’enfance…

Oui. Je suis née à Alger deux mois avant les émeutes d’octobre 1988, prémices de la décennie noire algérienne qui de décembre 1991 à février 2002, a opposé le gouvernement algérien et l’Armée nationale populaire à divers groupes islamistes. C’est la guerre civile et les actes de terrorisme qui ont poussé mes parents à partir en France quand j’avais six ans et à s’installer dans une petite ville de la banlieue parisienne.

You are French, of Algerian origin, and you are currently living in Morocco with your husband. These journeys began in childhood…

Yes. I was born in Algiers two months before the riots of October 1988, the beginnings of the Algerian black decade that, from December 1991 to February 2002, pitted the Algerian government and the People’s National Army against various Islamist groups. It was the civil war and the acts of terrorism that pushed my parents to leave for France when I was six years old and to settle in a small town in the Paris suburbs.

Pour aller plus loin : 

La guerre sans images : découvrir les photographies du photojournaliste Michael von Graffenried et le film documentaire War without Images produit avec Mohammed Soudani.

Comment tes parents s’en sont sortis en France ? De quoi ont-ils vécu ?

Mes parents ont dû arrêter l’école au collège, ma mère car c’était une fille, mon père, à cause de la misère durant la guerre d’Algérie. Ma mère était donc au foyer en Algérie. En France, elle a commencé par faire des ménages et des gardes d’enfants puis est entrée comme employée dans la cantine de notre ville. La cuisine étant sa passion, elle a fini par évoluer et est devenue chef de la cuisine centrale de la municipalité. Mon père, lui, était passionné par l’eau : champion national de water-polo et de natation, prothésiste et entraîneur de sport en Algérie, il est devenu maître-nageur en France.

How did your parents do in France? What did they live on?

My parents had to stop school in college, my mother because she was a girl, my father, because of poverty during the Algerian war. Therefore, my mother was at home in Algeria. In France, she started by doing housework and babysitting, and then became an employee in the canteen of our city. Cooking being her passion, she eventually evolved and became the head of the central kitchen of the municipality. My father was passionate about water: national water polo and swimming champion, prosthetist and sports trainer in Algeria, he became a lifeguard in France.

Et toi, quel a été ton parcours ?

Poussée par mes professeurs et mes parents, j’ai fait de longues études, même si le parcours a été sinueux. J’ai d’abord été en fac, puis en hypokhâgne et khâgne, puis j’ai intégré l’école de commerce à Grenoble que j’ai quitté au bout d’un an pour retrouver la littérature ; en parallèle, je suivais des cours en licence d’anglais et de lettres à la faculté. Je suis finalement devenue professeure de lettres au lycée, et ai passé une certification spéciale pour enseigner le français aux adolescents tout juste arrivés en France. Cela me tenait à cœur, car moi-même en arrivant, j’avais été placée dans une classe standard, sans aucune aide, et il a fallu quelques semaines avant que l’institutrice s’aperçoive que je ne parlais pas le français, même si je le comprenais. Depuis, j’ai démissionné de l’Education nationale, et j’ai commencé à distance mon activité de Rédactrice web freelance. Je tiens depuis plusieurs années une page littéraire sur Instagram et Youtube. Je donne des ateliers d’écriture et travaille sur des projets personnels d’écriture que je lis parfois sur scène.

What about you? How has been your journey so far?

Pushed by my teachers and my parents, I studied for a long time, even if the path was winding. I was first in college, then in hypokhâgne and khâgne, then I joined the business school in Grenoble, which I left after a year to come back to literature; at the same time, I was taking undergraduate courses in English and literature at the faculty. I eventually became a high school literature teacher, and took a special certification to teach French to teenagers who had just arrived in France. This was close to my heart, because when I arrived myself, I was assigned to a standard class, without any help, and it took a few weeks before the teacher noticed that I did not speak French, even if I understood it. Since then, I resigned from the French education system, and I started my activity as a freelance web editor. For several years, I have had a literary page on Instagram and Youtube. I facilitate writing workshops and work on personal writing projects that I sometimes read on stage.

Lire et écrire la langue française a été un refuge contre l’exil. 

Lire et écrire la langue française a été un refuge contre l’exil. Enfant, je tenais des cahiers, un de mes jeux était d’écrire des chroniques « journalistiques » où je consignais le nombre de morts de la guerre civile algérienne.

Reading and writing the French language was a refuge from exile.

Reading and writing the French language was a refuge from exile. As a child, I kept notebooks, one of my games was to write “journalistic” chronicles where I recorded the number of dead in the Algerian civil war.

Je tiens depuis plusieurs années une page littéraire sur Instagram et Youtube (Entre deux livres).

Lamia Gormit

 

As-tu maintenu des liens avec l’Algérie ?

Pendant mon enfance et mon adolescence en France, je retournais à Alger à chaque période de vacances. Après mes études, j’ai pris une année sabbatique et suis allée enseigner à l’Institut français d’Alger. Je voulais savoir ce qu’aurait été ma vie d’adulte, là-bas, mais je ne me voyais pas y vivre plus longtemps. En Algérie, je suis d’abord considérée comme émigrée, on m’a déjà reproché le fait que je n’ai pas partagé leurs malheurs, et que je n’ai pas entièrement vécu le terrorisme des années de plomb. Cependant, mon lien avec l’Algérie est indéfectible. Au-delà du fait que ce soit ma terre natale, pour moi c’est un laboratoire de la mélancolie et les Algériens qui y vivent eux-mêmes sont en quête d’un passé sublimé et ont souvent ce sentiment d’être dépossédés de leur propre terre. Je me retrouve dans les sentiments d’exil, de perte mais aussi dans l’expérience de la guerre civile et d’un régime autoritaire qui traversent l’imaginaire algérien et sa littérature, comme chez Assia Djebbar.

Did you keep contact with Algeria?

During my childhood and adolescence in France, I returned to Algiers every holiday. After my studies, I took a sabbatical year and went to teach at the French Institute in Algiers. I wanted to know what my adult life would have been like there, but I could not see myself living there any longer. In Algeria, I was seen first of all as an emigrant and some reproached me that I did not share their misfortunes, and that I did not fully experience the terrorism of the years of lead. However, my link with Algeria is unbreakable. Beyond the fact that it is my native land, for me it is a laboratory of melancholy and the Algerians who live there themselves are in search of a sublimated past and often have this feeling of being dispossessed of their own land. I find myself in the feelings of exile, of loss but also in the experience of the civil war and an authoritarian regime that cross the Algerian imagination and its literature, as with Assia Djebar.

Assia Jebar 1936 2015

Assia Djebar

Je ne vois pour les femmes arabes qu’un seul moyen de tout débloquer : parler, parler sans cesse d’hier et d’aujourd’hui.

— Assia Djebar, Femmes d’Alger dans leur appartement, 2004

Et finalement, pourquoi le Maroc ?

Avec mon mari, qui est marocain, on voulait quitter Paris, et le Maroc s’est imposé après les mois de confinement. Ici, au Maroc, je suis perçue plutôt comme une Française et je découvre les préjugés des Marocains sur les Algériens – auxquelles répondent, en miroir, les idées préconçues des Algériens sur les Marocains ! Je dirais que nous, Algériens et Marocains, avons la même mère mais pas le même père. Les stéréotypes que nous entretenons les uns vis-à-vis des autres proviennent d’une culture politique et d’une histoire très différente et en particulier dans les rapports avec la France. Cela produit des aveuglements très sélectifs qui relèvent de choix politiques. Par exemple, ici, on me parle beaucoup plus de la question du Sahara qu’à Alger, et quand j’évoque la décennie noire, beaucoup semblent la méconnaitre. C’est assez étonnant.

Qu’as-tu tiré de tes multiples appartenances culturelles ?

Je dis souvent que j’ai été éduquée par l’Algérie mais instruite par la France. Ma double culture, française et algérienne, m’a conduit à m’intéresser à la traduction et à la traductologie, c’est-à-dire à l’étude des effets de la traduction sur un texte. Entre la version originale et la version dans une autre langue, j’aime analyser comment s’opèrent les choix de traduction et leurs conséquences. Est-ce un gain ? Est-ce une perte ? Classiquement en traduction se pose la question de savoir si on doit rester fidèle à la source ou si on doit se fondre dans la langue de destination. Pour moi, rien ne se perd, la traduction constitue souvent un apport de créativité et notamment par l’usage de l’inter-langue qu’on trouve, par exemple, dans le livre Nedjma de Kateb Yacine où on entend la poésie de l’arabe dans le texte français.

Pour moi, rien ne se perd, la traduction constitue souvent un apport de créativité. 

Mon sujet de mémoire portait d’ailleurs sur la traductologie. Je me suis intéressée à la manière dont le thème de l’idiotie était rendu dans la traduction du livre La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole notamment par l’usage d’idiolectes différents.

And finally, why Morocco?

With my husband, who is Moroccan, we wanted to leave Paris, and Morocco imposed itself after the months of confinement. Here, in Morocco, I am perceived rather as a Frenchwoman and I discover the prejudices of Moroccans on Algerians – to which respond, in mirror, the preconceived ideas of Algerians on Moroccans! I would say that we, Algerians and Moroccans, have the same mother but not the same father. The stereotypes we have about each other are rooted in a very different political culture and history, particularly in the relationship with France. This situation produces very selective blind spots that reflects political choices as well. For example, here, people talk to me a lot more about the question of the Sahara than in Algiers, and when I talk about the black decade, many seem to ignore it. It’s quite amazing.

What did you learn from your multiple cultural belongings?

I often say that I was taught by Algeria but educated by France. My dual culture, French and Algerian, led me to take an interest in translation and translation studies, that is to say the study of the effects of translation on a text. Between the original version and the version in another language, I like to analyse how the translation choices are made and their consequences. Is it a gain? Is it a loss? Traditionally in translation, the question arises of whether we should remain faithful to the source or if we should blend in with the destination language. For me, nothing is lost, translation is often a creative addition and in particular through the use of inter-language that we find, for example, in the book Nedjma by Kateb Yacine where we hear the poetry of Arabic in the French text.

 For me, nothing is lost; translation is often a creative addition

My dissertation topic was on translation studies. I was interested in the way in which the theme of idiocy was rendered in the translation of John Kennedy Toole’s A Confederacy of Dunces, particularly through the use of different idiolects.

Pour aller plus loin : 

Kateb Yacine : un vie, une oeuvre (France Culture). En écoute ici = > Kateb Yacine, le poète errant (1929-1989)

Une source d’inspiration pour 99 FEMMES MAROC : Le premier théâtre de Kateb Yacine puise dans le fond linguistique populaire d’arabe dialectal, autant pour en prendre les dictons, les formules, que les caractères de l’oralité. Kateb créé un pont entre les expressions populaires des langues arabe et française, et par là, entre les cultures. Il fait entendre un bilinguisme choisi, dont il a étendu la portée et qu’il a enrichi d’images originales pour sa propre création poétique. Source : La bi-langue du théâtre de Kateb Yacine, Dr Dalila Mekki

Pour en venir au projet 99 FEMMES MAROC, qu’est ce qui t’a incité à rejoindre le projet ?

Au-delà de sa dimension sociale et humaine, les transformations littéraires qui se succèdent tout au long du projet 99 FEMMES MAROC m’ont séduite : dans ce travail de création, on transcrit, traduit, écrit, réécrit, traduit encore puis compose. Il faut accepter les transformations du texte. L’autre point d’accroche du projet, c’est de faire entendre la voix des femmes. Le fait d’être entre deux pays m’a permis dès l’enfance de comparer les situations des femmes des deux côtés de la Méditerranée. Si en Algérie, les interdits sont lourds et manifestes, en France, une apparente liberté cache des disparités énormes entre les sexes. Il faut donc être toujours à l’écoute des femmes.

 À quelles activités du projet as-tu participé?

J’ai participé à l’atelier d’écriture animé par Zakia Bennouna à Rabat. J’ai été touchée par les réalités concrètes des femmes du monde rural. Les témoignages nous permettaient d’entrer tout de suite dans leur quotidien. Cet atelier entre femmes était intense, bienveillant et vraiment intéressant. La traduction a été une étape plus laborieuse pour moi notamment parce que j’ai dû traduire du français à la darija marocaine. Je connais la darija algéroise qui est déjà très éloignée de l’oranais… alors le marocain… c’est encore une toute autre langue ! Heureusement Zakia et ma belle-famille m’ont aidée. J’ai aussi participé à la composition où comme par magie, la pièce a émergé de la masse des témoignages et des monologues. J’ai d’ailleurs appris à cet occasion l’art du couper-coller* que je tente d’appliquer depuis à mon propre travail d’écriture.

Coming to the project 99 FEMMES MAROC, what enticed you to join the project?

Beyond its social and human dimension, the successive literary transformations throughout the 99 FEMMES MAROC project seduced me: in this creative work, we transcribe, translate, write, rewrite, translate again and then compose. It is necessary to accept the transformations of the text. The other focus of the project is to make the voices of women heard. Being between two countries allowed me from childhood to compare the situations of women on both sides of the Mediterranean. If in Algeria, prohibitions are heavy and obvious, in France, an apparent freedom hides enormous disparities between the sexes. We must therefore always listen to women.

What project activities did you participate in?

I participated in the writing workshop led by Zakia Bennouna in Rabat. I was moved by the tangible realities of rural women’s existence. The testimonies allowed us to enter immediately into their daily lives. This workshop between women was intense, benevolent and interesting. The translation was a more difficult step for me, especially because I had to translate from French to Moroccan Darija. I know Algiers Darija which is already very different from Oran… so Moroccan… it’s still a completely different language! Luckily, Zakia and my in-laws helped me. I also participated in the composition where, as if by magic, the play emerged from the mass of testimonies and monologues. I also learned the art of cut and paste* on this occasion, which I have since tried to apply to my own writing work.

Composition 1
Atelier de compositon de la pièce 99 FEMMES MAROC avec (de gauche à droite) : Lamia Gormit, Zakia Bennouna, Geneviève Flaven, Karine Benabadji, Asmaa Houri, Cécile Michiardi, Salima Mouni. Photo Lamia Kadiri
Composition workshop for the piece 99 FEMMES MAROC with (from left to right): Lamia Gormit, Zakia Bennouna, Geneviève Flaven, Karine Benabadji, Asmaa Houri, Cécile Michiardi, Salima Mouni.

L’utilisation de la langue darija comme langue d’écriture a effectivement posé quelques difficultés. Quelle en est la raison?

En Algérie comme au Maroc, la darija est une langue écrite de communication, notamment sur les réseaux sociaux mais encore assez peu fixée et codifiée par l’écriture littéraire. Ici, le langage quotidien est un patchwork de langues : arabe, tamazight et français bien sûr, mais aussi quelques emprunts à l’anglais, à l’espagnol, etc. La darija est elle-même très syncrétique.

The use of the Darija language as a writing language has indeed posed some difficulties. What is the reason?

In Algeria as in Morocco, Darija is a written language of communication, especially on social networks, but still not very fixed and codified by literary writing. Here, the daily language is a patchwork of languages: Arabic, Tamazight and French of course, but also some borrowings from English, Spanish, etc. The darija itself is very syncretic.

Quelles impressions retiens-tu de ta participation au projet 99 FEMMES MAROC ?

J’ai appris beaucoup au contact des participantes marocaines et des récits des femmes de la campagne. Elles sont fortes et pleines d’initiatives. C’est une vraie chance d’avoir été immergée, dès mon arrivée ici, dans le cœur du Maroc grâce à ces échanges.

Que penses- tu de l’impact du projet 99 FEMMES MAROC ?

Donner la parole à des personnes qu’on ne voit ni n’entend jamais est une très bonne chose. Je trouve que le dispositif du PROJET 99, par la multiplicité des points de vue qu’il intègre et par la diversité des moyens d’expression qu’il propose, met vraiment en valeur les femmes rurales. Chacune peut trouver sa place singulière tout en s’inscrivant dans un collectif. Il a une réelle action associative, notamment grâce à Karine Benabadji, qui cherche à donner des outils aux femmes pour qu’elles améliorent leurs conditions de façon pérenne et autonome.

What impressions do you retain from your participation in the project 99 WOMEN MOROCCO?

I learned a lot from the contact with the Moroccan women participants and the stories of the women from the rural areas. They are strong and full of initiative. I was really lucky to be immersed, from my arrival here, in the heart of Morocco thanks to these exchanges.

What do you think of the impact of the project 99 WOMEN MOROCCO?

Giving voice to people you never see or hear is a very good thing. I find that the creative process of THE 99 PROJECT, by the multiple points of view that it integrates and by the diversity of expression means that it enables, really highlights rural women. Each can find its unique place while being part of a collective. It has a real field action, in particular thanks to Karine Benabadji, who seeks to give tools to women so that they improve their conditions in a sustainable and autonomous way.

Le dispositif du PROJET 99, par la multiplicité des points de vue qu’il intègre et par la diversité des moyens d’expression qu’il propose, met vraiment en valeur les femmes rurales.

Parfois les projets de valorisation et de promotion oublient ces mêmes personnes qu’ils disent vouloir aider. Quand, en France, je travaillais avec des mineurs isolés ; nous recevions de nombreuses propositions de projets culturels qui étaient hors sol, et étaient surtout là pour valoriser les intervenants. Je trouve qu’avec ce projet, les femmes sont actrices et ne sont pas juste des faire-valoir d’une bonne conscience.

 

The creative process of THE 99 PROJECT, by the multiple points of view that it integrates and by the diversity of expression means that it enables, really highlights rural women

Sometimes empowerment projects forget the same people they pretend to help. When, in France, I worked with unaccompanied minors ; we received many proposals of cultural projects that were artificial and above all designed to promote the initiators. I find that with this project, women are actors and are not just stooges of good conscience.

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Préparation du festival IFALAN de Tata – Preparation for Tata’s IFALAN festival

Sur quoi travailles-tu en ce moment ? Et comment nourris-tu ton travail d’écrivain ?

Je travaille actuellement sur un projet de roman qui raconte l’histoire d’une femme partie à la recherche de sa mère. J’écris aussi un film avec Zoulikha Tahar où on essaye de montrer que la fenêtre est un espace de liberté pour une adolescente en quête d’évasion. Pendant que j’écris, je lis et relis des textes et essais sur l’écriture : En vivant, en écrivant d’Annie Dillard, Pérec, Proust mais aussi des textes qui parlent de l’espace et du temps, de la physique quantique comme les livres de Carlo Rovelli. Je viens de terminer le dernier de Jón Kalman Stefánsson où plusieurs temps et lieux semblent se superposer, tout ceci me fascine.

What are you working on now? How do you nurture your work as a writer?

I am currently working on a novel project that tells the story of a woman who goes in search of her mother. I am also writing a film with Zoulikha Tahar where we try to show that the window is a space of freedom for a teenager willing to escape. While writing, I usually read and read again texts and essays on writing: Living, writing by Annie Dillard, Pérec, Proust, but also texts that talk about space and time, quantum physics like the books of Carlo Rovelli. I have just finished the last one by Jón Kalman Stefánsson where several times and places seem to overlap, all this fascinates me.

*Une pièce 99 est formée de courts textes qui sont extraits de la masse textuelle formée par les verbatim et les monologues inspirés par eux. Pour composer, on utilise beaucoup la paire de ciseaux pour découper puis ordonnancer les textes dans différents tableaux.

propos recueillis, édités et traduits par G.F.

*A 99 play consists in short monologues that are extracted from the textual materiel formed by the verbatim and the short text inspired by them. To compose, we use a lot a pair of scissors to cut out and then order the texts in different acts

interview, editing and translation by G.F.

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